Le légendaire pianiste italien Maurizio Pollini donnait un récital dans une salle de la Philharmonie de Paris archi-comble. Pollini avait dû se mettre au repos un mois entier suite à une chute et annuler plusieurs de ses concerts (Aix…).
Heureusement, il était bien présent à son rendez-vous parisien et j’ai réussi à trouver une place quasiment à la dernière minute – le concert étant complet depuis l’été 2016 !
La 1ere partie de la soirée était axée sur Chopin, la seconde sur Debussy ; Pollini aime mettre ces 2 compositeurs au même programme, et en général les 2 fonctionnent très bien ensemble !
Il a débuté par les 2 Nocturnes op. 27 de Chopin, doucement, lentement, avec un merveilleux bel canto, en donnant une superbe interprétation. Venaient ensuite les Ballades n°3 et n°4, et une sublime Berceuse jouée avec les mêmes qualités que les Nocturnes. Il a conclu cette excellente première partie par le 1er Scherzo, faisant montre encore une fois de sa compréhension intime du compositeur polonais.
De Debussy il jouait ensuite le Livre II des Préludes. A retenir plus particulièrement « Brouillards » (on pouvait quasiment en deviner les voiles !), « Feuilles mortes » (en fermant les yeux, j’avais l’impression de voir les feuilles tomber des arbres et tourbillonner jusqu’au sol), « Bruyères », « Général Lavine – eccentric » (tout à fait excentrique !), « La Terrasse des audiences du clair de lune » (quelle belle interprétation de cette magnifique vision de la nuit) et les 4 derniers Préludes, dont le terriblement exigeant « Feux d’artifice » et son squelette de Marseillaise.
Le public s’est levé comme un seul homme et a réservé au maestro une « standing ovation » – et refait de même après chaque bis.
Pollini a joué « La Cathédrale engloutie » du Livre I des Préludes de Debussy, le 3e Scherzo et la 1ere Ballade de Chopin, magnifique conclusion à ce concert !