Le pianiste Philippe Bianconi est un habitué de Bagatelle. Après des années passées principalement sur le continent américain, il est de plus en plus actif en France, ce qui est une chance pour nous ! Il est à l’aise aussi bien dans le répertoire français que germanique et apprécie également de jouer des pièces de musique contemporaine. Ses Debussy et Ravel sont parmi ce qui se fait de mieux, son Schumann aussi, et l’on doit se rappeler que l’immense Hermann Prey l’avait choisi pour enregistrer avec lui les 3 cycles de lieder de Schubert, alors qu’il n’avait que 25 ans.
En ce qui concerne les compositeurs d’aujourd’hui, je me souviens d’un moment fascinant au festival « Les Solistes aux Serres d’Auteuil » – désormais une chose du passé à cause de la cupidité du monde d’aujourd’hui et de l’autorisation scandaleuse de l’extension du stade de Roland-Garros dans ce jardin unique – quand il avait joué des pièces de Martin Matalon.
Le concert à Bagatelle permettait au public d’apprécier tous ces aspects, ceci malgré l’alarme qui s’est mise en route sans raison à 2 reprises, arrêtant à chaque fois le concert… Bianconi a réussi de façon impressionnante à rester totalement concentré !
Il a commencé avec Schumann et son Carnaval dont le dernier mouvement a été brutalement stoppé par la sirène… Il suffit d’écouter la version qu’il en a enregistré dans son dernier CD pour avoir une idée des qualités dont le pianiste français fait montre dans cette musique.
Suivait une pièce d’Alain Louvier, qui en introduction en a donné certaines clés, La dormeuse et les oiseaux de nuit.
Le programme se concluait avec de somptueux extraits de Miroirs de Ravel : Oiseaux tristes, Une barque sur l’océan, Alborada del Gracioso. Oiseaux Tristes a été simplement extraordinaire !
Toujours généreux, Philippe Bianconi a donné 2 bis : une fantastique Danse de Puck de Debussy et l’une des Davidbündlertänze de Schumann.