András Schiff, le Chamber Orchestra of Europe dans Bach, Bartók et Brahms

Le célèbre pianiste (et chef) András Schiff donnait un concert à la Philharmonie de Paris avec l’excellent Chamber Orchestra of Europe.

1er compositeur au programme, son cher Bach, avec 2 extraits de l’Offrande Musicale, oeuvre géniale, dramatiquement absente des grandes salles de concert françaises : le Ricercar a 3, qu’il interpréta seul au piano, et le Ricercar a 6 qui lui fait écho, avec un effectif de 2 violons, 2 altos et 2 violoncelles, chacun assurant donc une voix. Quelle magnifique entrée en matière !

2e compositeur, son cher Bartók, avec l’un des sommets de son oeuvre, la Musique pour cordes, percussion et célesta. J’ai eu le privilège d’entendre cette pièce dirigée par Sir Georg Solti et Pierre Boulez ; l’interprétation de Schiff a réservé quelques surprises (un crescendo moins marqué dans le 1er mouvement) et des moments d’émotion intense (l’Adagio par exemple). Autre bonne surprise : la présence de Dénes Várjon – autre grand pianiste né à Budapest – pour la partie de piano.

Dernière oeuvre, le 2e concerto pour piano de Brahms. Une interprétation splendide, Schiff dirigeant du clavier, avec une économie de geste impressionnante, sauf à la toute fin. Il avait choisi de jouer sur un piano Bösendorfer, offrant des couleurs différentes de celles des habituels Steinway.

Sir Schiff et le CEO ont offerts 2 bis : d’abord au piano seul, les Menuets et Gigue de la Partita n°1 de Bach, puis la Liebeslieder Waltz n°9 « Am Donaustrande » de Brahms, dirigée par Schiff, avec au piano à 4 mains Várjon et la joueuse de Célesta, et les musiciens de l’orchestre au chant !!!

Une belle surprise finale, comme celle de reconnaître Pascal Moraguès – clarinette solo à l’Orchestre de Paris – assurer ce rôle dans l’orchestre…