Ayant raté l’exposition « Caillebotte, peintre et jardinier » à Giverny et appris qu’elle était présentée à Madrid, au Museo Thyssen-Bornemisza, ni une ni deux, un grand weekend spécial s’imposait avec visite des deux musées majeurs que sont le Prado et le Thyssen-Bornemisza que j’avais visités à plusieurs reprises mais dans les années 1990, en plus de l’exposition proprement dite.
Un aller-retour en TGV et AVE, avec la surprise de retrouver les 3 mêmes agréables compagnons de voyage à chaque fois, entre Paris et Barcelona, et d’apprendre que M. Bouju père aurait pu être un de mes professeurs de lettres au lycée Henri IV, échangeant de nombreux souvenirs, et leur montrant les caricatures faites par mon ami Jean-Claude Terrasse quand on y était élèves.
Les visites des deux musées ont été un régal – Goya, El Greco, Ribera, Morales, Zurbarán, Velázquez pour ne citer que les grands espagnols – (bon, cela serait mieux s’il y avait moins de monde, en particulier les gens qui viennent visiter sans avoir la moindre notion de comment regarder un tableau ou ceux qui sont là Dieu sait pourquoi et seraient mieux ailleurs), et celle de l’exposition aussi.
La plupart des expositions Parisiennes consacrées à Caillebotte ces 2 dernières décennies étaient plutôt centrées sur la ville et/ou sur l’eau (les fameuses périssoires…), même si l’aspect « jardin » avait été entrevu ça et là, de mémoire entre autres au musée Jacquemart-André (ou était-ce à Marmottan ?!). Lors de l’exposition qui s’était tenue dans la propriété Caillebotte à Yerres en 2014, l’aspect aquatique et l’aspect jardin avaient été particulièrement mis en avant, et on retrouvait d’ailleurs à Madrid un certain nombre de tableaux vus à Yerres.
L’une des choses qui est la plus étonnante chez Gustave Caillebotte est l’originalité de ses cadrages, qui annoncent le travail de certains photographes ou cinéastes. Cela est particulièrement vrai pour les tableaux aux thèmes citadins ou aquatiques, mais transparaît aussi dans les toiles de paysages et de jardins.
L’exposition madrilène incluait quelques toiles « citadines », quelques « aquatiques » avec les joies des bords de l’eau, 1 ou 2 portraits, mais donc surtout les jardins et paysages de Yerres et de ses alentours, puis de ceux du Petit-Gennevilliers et de ses environs (Argenteuil…), pour se conclure sur de multiples fleurs (bouquets, tapis de marguerites, serres d’orchidées…).
Caillebotte qui a été considéré pendant longtemps comme un (bon) peintre amateur mais surtout l’ami et mécène des impressionnistes, a heureusement retrouvé sa place au milieu d’eux, comme d’ailleurs Frédéric Bazille, l’un et l’autre étant disparus bien trop prématurément.