Le Quatuor Belcea, un des plus grands quatuors à cordes de ces 20 dernières années, était au TCE dimanche dernier.
Ils avaient mis au programme 2 oeuvres tardives – de Bartók et Mendelssohn – qui partagent plusieurs caractéristiques :
– ce sont leur 6e Quatuor
– ce sont leur dernier quatuor, même si les compositeurs ont eu en projet un 7e quatuor
– ils sont liés à une perte : celle imminente de sa mère et de sa patrie pour Bartók, qui ne supportait pas l’idée que son pays puisse s’allier à l’Allemagne Nazie, et sentait que la guerre était inévitable ; celle de sa sœur, Fanny, pour Mendelssohn – elle lui était un soutien cher et était une pianiste et compositrice de premier plan elle-même.
Les Belcea avaient décidé de commencer avec Bartók. La structure de l’oeuvre est inhabituelle : elle s’ouvre avec une section Mesto (Mesto signifie triste en hongrois), qui revient dans chacun des 4 mouvements de plus en plus développée, jusqu’à remplir tout le final. Dans les 3 premiers mouvements, le Mesto est suivi par une section plus rapide, Vivace, puis Marcia, puis Burletta suivie d’un Moderato.
Je me rappelle avoir étudié cette pièce avec mon professeur, Olivier Corbiot, et elle reste mon quatuor préféré de Bartók.
Le quatuor de Mendelssohn a une structure plus traditionnelle, même si le mouvement lent est placé en 3e position.
Mention spéciale à la Burletta et au Scherzo.
Le Quatuor Belcea a joué le magnifique Larghetto du Quatuor n° 22 de Mozart en bis.
Je suis impatient de les retrouver dans la série de concerts dédiée aux quatuors de Beethoven la saison prochaine !