Ludmila Berlinskaïa donnait à la Salle Cortot un récital de musique franco-russe d’une grande difficulté.
La pianiste russe, ancienne partenaire du grand Sviatoslav Richter, dispose de tous les atouts techniques pour affronter ce genre de programme, mais est aussi une superbe musicienne.
Elle jouait tout d’abord de remarquables Valses Nobles et Sentimentales de Ravel, puis la très réussie Sonate Reminiscenza de Medtner.
Elle interprétait ensuite toute une série d’oeuvres d’Alexandre Scriabine : la Sonate n° 2, dont elle offrait un mouvement lent magique, 6 des 24 Préludes op. 11, la Sonate n° 4, avec un autre Andante introductif en tout point remarquable, 3 Pièces op. 45, dont les deux 1eres pièces, Feuillet d’album et Poème fantasque m’ont particulièrement impressionné.
Puis toujours Scriabine, avec sa Sonate n° 9, appelée Messe Noire, oeuvre atonale et dissonante (utilisation d’intervalles de neuvième mineure) en un seul mouvement, l’un des sommets de l’oeuvre pianistique du compositeur russe, trouvant ici une interprète idéale.
Et encore Scriabine, avec Enigme, la 2e des 3 Pièces op. 52, également très réussie, et enfin Vers la Flamme, morceau incandescent et maîtrisé de bout en bout.
Elle revenait donner 2 bis de Liadov, un Prélude et la Boîte à musique, que j’avais découverte sous les doigts formidablement agiles de Viktoria Postnikova.
PS : j’ai un seul regret à formuler : ne jamais avoir réussi à voir Ludmila Berlinskaïa jouer avec le Quatuor Borodine…