Il a quelques jours, le Quatuor Diotima donnait le 2e de leurs 3 concerts incluant les Quatuors de Bartók et les 3 derniers de Schubert.
En avril 2017, ils avaient réalisé un tour de force, jouant les 6 Quatuors de Bartók en une seule soirée. Dans une approche plus habituelle, ils les jouent sur 3 concerts. Ce qui est un peu moins habituel est leur choix de les coupler avec les derniers Quatuors de Schubert – beaucoup de quatuors à cordes choisissent Mozart, Haydn, Beethoven, ou parfois la 2e Ecole de Vienne (il est très intéressant de confronter les chefs d’oeuvre hongrois avec Berg, Webern ou Schoenberg).
A la dernière minute, les Diotima ont décidé de changer l’ordre des pièces, en jouant les 2 Bartók avant l’entracte, le Schubert après.
C’était le 5e Quatuor de Bartók qui ouvrait la danse (si je puis dire !) : il est construit en forme d’arche, si chère au maître magyar – un Scherzo central entre 2 mouvements lents, eux-mêmes encadrés par 2 mouvements rapides. Je retiens plus particulièrement les Adagio molto, Andante et Finale, parfaitement réussis.
Suivait le 3e Quatuor de Bartók, le plus dense et court des 6, le plus proche aussi de l’Ecole de Vienne. Les Diotima ont servi ce chef d’oeuvre intense à la perfection.
3e chef d’oeuvre après la pause: le 14e Quatuor de Schubert, « La jeune fille et la mort« , car son mouvement lent avec variations est basé sur le lied composé par Schubert quelques années auparavant. Le Quatuor Diotima a parfaitement réussi à transmettre toute la tension et le drame de ce joyau en ré mineur.