Elisabeth Leonskaja donnait les 3 dernières sonates pour piano de Beethoven à la Philharmonie.
Comme la plupart des grands pianistes russes, elle joue Beethoven d’une manière différente de celle des pianistes occidentaux – par exemple, Allemands, Autrichiens, Français, Italiens ou Américains. Ni mieux ni moins bien, juste différente.
Elle a suivi l’ordre logique et chronologique, ouvrant avec la Sonate op. 109 : quel remarquable 3e mouvement, Andante molto cantabile ed espressivo, avec tout le cantabile et l’expressivité requis.
Puis la Sonate op. 110, et à nouveau un somptueux 3e mouvement, l’Adagio avec la fugue. Comme mentionné plus haut, les Russes réservent parfois des surprises dans Beethoven. Au retour de la Fugue, elle a en quelque sorte semblé couper certaines des voix – comme si elle les écrêtait à certains moments.
Enfin l’op. 111, avec ses 2 mouvements extraordinaires, qu’elle a joué tour à tour avec bravura (1er mouvement, Maestoso – Allegro con brio ed appassionato) ou à nouveau avec un cantabile parfait (Arietta: Adagio molto semplice e cantabile).
Elisabeth Leonskaja est revenue pour un bis, faisant un signe au public qu’il serait « petit ». Elle a joué l’Aria de la 1ere Sonate de Robert Schumann, puis est revenue saluer et … donner 2 autres bis ! Tout d’abord une admirable version de l’Impromptu op. 90 n°3 de Schubert, puis l’adorable Adagio de la 12e Sonate de Mozart, à la mélancolie étrange.