Le Quatuor Belcea s’est affirmé depuis le début des années 2000 comme l’un des plus plus grands quatuors à cordes au monde. Pas question donc de rater leur passage au TCE !
Et une fois de plus, ils ont offert au public un concert mémorable, qui s’ouvrait sur le 3e Quatuor de Chostakovitch, datant de 1946. Il est possible de voir dans les 5 mouvements de l’oeuvre, une description des années de l’avant-guerre (1er mouvement), du conflit mondial (les prémices dans le 2e mouvement, la guerre dans le 3e) et de l’immédiat après-guerre (une espèce de Requiem dans le 4e mouvement, un retour à la vie dans le 5e, avec néanmoins des rappels du passé). Le Quatuor Belcea en a donné une version magistrale, culminant avec l’admirable Adagio en hommage aux victimes, après les 3 premiers mouvements de plus en plus sombres puis complètement déchaînés.
2e oeuvre au programme, le 14e Quatuor dit La Jeune Fille et la Mort de Franz Schubert. Sans conteste l’un des plus hauts sommets de la musique du maître viennois, composition elle aussi sombre et violente, en ré mineur. Quel faramineux Allegro suivi de l’inoubliable Andante con moto avant la course à l’abîme des deux derniers mouvements.
Les interprètes couronnaient le tout par un bis, l’Andante du 2e Quatuor de Brahms, plus apaisé en apparence, mais néanmoins traversé par un épisode plus dramatique.
Dans le public se « cachait » le pianiste Piotr Anderszewski, partenaire régulier du Quatuor Belcea !