Menahem Pressler, Orchestre de Paris, Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, Paris, 5 mai 2012
L’Orchestre de Paris, l’un des tous meilleurs orchestres français – que j’ai eu la chance d’admirer sous des chefs comme Carlo Maria Giulini, Georg Solti, Kurt Sanderling, Pierre Boulez ou Daniel Barenboim pour n’en citer que quelques uns – organisait un weekend de musique de chambre Mozart dans la très belle salle du Conservatoire d’Art Dramatique, avec pour invité le légendaire pianiste Menahem Pressler, le cofondateur du Beaux-Arts Trio qui y joua durant ses 53 années d’existence, et qui reste à 88 ans plus actif que jamais !
Le programme qui ouvrait le weekend débutait par le Divertimento pour cordes K.138, que Mozart composa à 15 ans. J’ai apprécié l’Andante central et le Presto conclusif plus que l’Allegro initial.
La seconde œuvre, le 2e Quatuor pour Piano, est beaucoup plus connu. Roland Daugareil (premier violon de l’orchestre), Éric Picard (premier violoncelle solo), David Gaillard (premier alto) et Menahem Pressler ont montré clairement qu’ils étaient heureux de faire de la musique ensemble et de jouer cette belle pièce. L’Allegro introductif – comme toute la composition – est un constant dialogue entre les 4 instruments (ce que soulignait parfaitement l’attitude des instrumentistes, particulièrement attentifs les uns aux autres et se regardant fréquemment), le Larghetto est riche en émotion, l’Allegretto final est plein de surprises et de vigueur, dans un esprit proche de Haydn.
Après un moment d’hésitation, Menahem Pressler s’est finalement rassis à son piano et a joué un bis merveilleux, le Nocturne en do# mineur Op. posth. de Chopin, un bijou de délicatesse.
Le concert se concluait avec une autre œuvre bien connue mais sous une forme très inhabituelle : la transcription anonyme pour sextuor à cordes de la Symphonie Concertante pour Violon, Alto et Orchestre. Une fois acceptée l’idée de la transcription et le changement d’ampleur entre sextuor et orchestre, une grande part de la beauté et de la grandeur de cette pièce reste présente. Le public a apparemment apprécié l’exercice autant que les musiciens eux-mêmes, qui étaient tout sourire.
Dommage que la météo n’est pas été en accord à la sortie de la salle !
Michel
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