Orgue : hommage au grand André Isoir

Les organistes Michel Bouvard et François Espinasse ont tous deux étudié avec André Isoir, l’un des géants de la génération dorée de l’orgue en France, aux côtés de Marie-Claire Alain, Michel Chapuis et Jean Guillou.

Ils désiraient rendre hommage à leur maître, mort en 2016, en jouant une sélection de pièces de Johann Sebastian Bach transcrites par Isoir. Lors d’une courte introduction, Michel Bouvard a dédié le concert également à Michel Chapuis, mort en 2017 et à Jean Guillou qui nous a quittés le weekend dernier, et était toujours actif à 88 ans. Le concert se déroulait dans l’Auditorium de Radio France, l’une de salles de concerts de Paris abritant un orgue.

L’un des avantages des orgues contemporains est que la console est souvent mobile et que le musicien peut donc jouer sur la scène, bien visible du public. Les 2 organistes ont alterné, Espinasse jouant la Sinfonia de la Cantate BWV 29Bouvard interprétant la très belle Aria de la 3e Suite pour Orchestre BWV 1068Espinasse les Arias « Stirb in mir » de la Cantate BWV 169 et « Jesus Christus, Gottes Sohn » de la Cantate BWV 4, avant que Michel Bouvard ne joue le Preludio (Adagio) de la 1ere Sonate pour violon BWV 1001 et la magnifique Fugue en ré mineur BWV 539, la seule pièce de la soirée à ne pas être une transcription.

Espinasse a interprété 2 autres Arias, « Mein glaübiches Herze » de la Cantate BWV 68 et l’émouvante « Schafe können sicher weiden » de la Cantate BWV 208, puis Bouvard a joué la merveilleuse Sonatina de la Cantate BWV 106 (le célèbre Actus Tragicus) – également transcrite par György Kurtág, l’un des temps forts du concert – et le Finale: Allegro du Concerto pour 2 claviers BWV 1060.

Suivait le « Quoniam tu solus sanctus » de la Messe BWV 233 par François Espinasse, un autre superbe moment, avant que les 2 interprètes ne jouent ensemble le fameux Choral « Wachet auf, ruft uns die Stimme » BWV 645 avec un continuo ajouté par André Isoir (et joué par Espinasse).

Les 2 derniers morceaux étaient la belle Aria « Wenn die Frühlingslüfte streichen » de la Cantate BWV 202, jouée par Espinasse, et le Concerto pour 4 claviers BWV 1065. un tour de force car Isoir a réussi parfaitement à transcrire les parties des 4 claviers et de l’orchestre pour les 2 mains et 2 pieds de l’organiste (ici le remarquable Michel Bouvard).

François Espinasse a présenté le bis, une transcription de Michel Bouvard du Crucifixus de la Messe en si mineur, dédié à André Isoir, Michel Chapuis et Jean Guillou.

 

François Espinasse, Michel Bouvard

François Espinasse, Michel Bouvard

François Espinasse, Michel Bouvard

François Espinasse, Michel Bouvard

Michel Bouvard, François Espinasse

Michel Bouvard, François Espinasse

François Espinasse, Michel Bouvard

François Espinasse, Michel Bouvard